Le grand Théâtre



Le grand théâtre est situé place du ralliement. La place du ralliement a été créée en 1791 grâce à la destruction de trois églises qui existaient à cet endroit jusqu’alors et a été appelée ainsi car elle était, à l’époque, le lieu de ralliement de la garde nationale. Le théâtre avait été construit au départ à la fin du XVIIIème siècle, en même temps que la place du ralliement qui avait été créée pour l’accueillir, mais, en 1853, il a brûlé, on a tout d’abord pensé à le reconstruire place Leclerc, puis on s’est ravisé et on a décidé de le reconstruire au même endroit, la ville d’Angers a alors choisi pour ce faire l’architecte Lucien Botrel, qui commença la reconstruction en 1867, mais il décida en 1869, suite à de mauvais rapports avec ses employeurs, d’arrêter le travail, la mairie d’Angers fit donc appel à un autre architecte : Auguste Magne, qui acheva la construction en 1871. Ce monument a été construit dans un style éclectique avec des matériaux qui sont le tuffeau et la pierre de taille.

       

Le bâtiment est composé de trois corps, les deux corps latéraux étant légèrement en retrait par rapport au corps principal. Dans un premier temps le rez-de-chaussée est marqué par un hall en vestibule (les vitres de l’entrée n’existaient pas au départ) et par deux colonnes cannelées aux chapiteaux ioniques avec des bagues vermiculées reprenant le bossage vermiculé que l’on trouve sur toute la façade du rez-de-chaussée. Les masques représentant depuis l’antiquité la tragédie et la comédie font la transition entre le rez-de-chaussée et le premier étage. Ce dernier est caractérisé par des colonnes cannelées avec des chapiteaux corinthiens et de grandes fenêtres entre lesquelles on retrouve, dans des niches, des statues de muses représentant de gauche à droite : la poésie, la comédie, la tragédie et la musique, l’allégorie de la poésie étant reconnaissable par la façon dont elle semble déclamer, celle de la musique grâce à la lyre qu’elle tient dans ses mains. On trouve au-dessus de ces statues des cartouches au-dessus desquels des modillons en denticules parcourent le théâtre sur toute sa longueur. On peut également voir encore un peu au-dessus des frontons cintrés entre lesquels on retrouve sur les corps latéraux des balustrades et sur le corps principal les statues, dans des niches des musiciens Mahul, Lully et Guétry. Le haut du bâtiment est marqué par un fronton plein cintre décoré des armes de la ville d’Angers, sous lequel, de chaque côté d’une fenêtre rappelant les thermes antiques, on retrouve de nouvelles allégories : des angelots représentants à droite la renommée, l’éloquence et l’histoire et à gauche, la satire, la musique et le drame. Ce théâtre à l’italienne est caractérisé par une superposition des ordres ioniques et corinthiens (chapiteaux des colonnes) qui fait irrémédiablement penser au Colisée, à Rome. Le théâtre a toujours été un lieu de loisir encadré d’ailleurs à l’époque par un cinéma et un café où pouvait se réunir une société basée sur l’image, une société de représentation.

 

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